Travail d'Emeline RICHARD sur le Carnaval
Le Carnaval des fleurs de Florenville
Le Carnaval de Florenville est connu et reconnu pour ses « chars fleuris ».On dit que les premiers défilés ont eu lieu au début des années 1950 mais les archives ne permettent pas de le confirmer. Avant-guerre, il existait déjà des corsos fleuris qui marquaient les grandes manifestations ou les événements religieux du 19ème siècle. A cette époque, les chars étaient déjà ornés de fleurs. De nos jours, cette tradition des fleurs est toujours présente et les chars sont décorés de millions de fleurs en papier crépon réalisées une à une à la main.
o Les corsos fleurisEn fouillant les « archives de l'Etat » à Arlon, on a trouvé la trace de corsos fleuris à Florenville en 1905 et 1930.Ces défilés célébraient le 75ème et le 100ème anniversaire de l'indépendance de la Belgique (1830).[1]
A l'époque, les chars tirés par des chevaux (cavalcade) étaient magnifiquement décorés et fleuris. Ils étaient accompagnés d'un défilé de sociétés de musique.
En parallèle, les manifestations religieuses étaient largement agrémentées de décorations fleuries.
Notre tradition des fleurs est donc un héritage direct des corsos fleuris et des défilés religieux.
Cavalcade de la mi-carême ou du Laetare[2]
Les deux guerres ont interrompu l'Histoire et on retrouve la trace de la tradition des carnavals de Florenville au début des années 1950.A ce moment-là, on les appelait « cavalcade de la mi-carême ou du Laetare ».
Par exemple en 1951, la presse parle d'un défilé de vingt à cinquante chars, tous fleuris de roses (25.000) de toutes les couleurs. Ils mettaient en scène la vie quotidienne ou religieuse, le folklore, des caricatures politiques, ou encore des légendes (chasse, moisson, mariage, la Fée de la Semois, …).[3]
Par son interview, monsieur Jean-Marie Sindic ajoute que les Corsos fleuris étaient aussi une façon de fêter la victoire sur l'opposant après ces guerres.
o Les sociétés de musiqueDès l'après-guerre, de nombreuses sociétés de musique animaient les défilés ; d'abord des formations de la région, puis par la suite, des groupes plus prestigieux comme les « Cors de chasse de St-Hubert » et les « Pipes Bands canadiens », ce qui a d'ailleurs ouvert la porte aux formations internationales (ce qui est encore le cas aujourd'hui, notamment avec les musiques suisses qui viennent chaque année).[4]
o Les cavalcadesD'après les photographies retrouvées, les premiers cortèges de l'après-guerre étaient escortés de cavaliers et certains chars sont tirés par des chevaux. C'est de là que provient l'appellation « cavalcade » donnée autrefois au carnaval de Florenville.[5]
Le terme « cavalcade » a disparu au profit de « carnaval » en 1993.
o Les ChamaillotsIl s'agit d'une association très connue à Florenville. Elle est née en 1951[6] et vit encore aujourd'hui.
Elle est très active dans différentes animations de la commune mais elle est connue au-delà puisqu'elle a vêtu le célèbre Manneken-Pis de son 365ème costume en lui enfilant l'habit typique des Chamaillots[7].
o Les GéantsFin des années 1970, les Chamaillots ont créé les géants Baptiste et Fifine, habillés du même habit traditionnel de leur groupe. Ces personnages font désormais partie du patrimoine de la ville.[8]
o Le brûlage de la Bûle[9]Le mot « Laetare » signifie en Latin « se réjouir ».Il invitait à une période festive qui correspondait au début du printemps, et donc la fin de l'hiver.
Anciennement, ce moment était marqué par les grands-feux qu'on appelait en Gaume « la bûle ».A Florenville, cela se déroulait le dimanche de la cavalcade, devant l'entrée du chapiteau.
2. Les chars
Chaque groupe choisit le thème de son char. Souvent en rapport avec des films, des bandes dessinées, des dessins animés, des actualités …Les membres choisissent aussi les costumes qu'ils porteront lors du défilé.
Ensuite, un plan du char est dessiné sur papier, afin de se rendre compte des proportions et de la quantité de matériaux qui seront nécessaires à la construction du char.
Son ossature, c'est-à-dire son squelette, est composé d'une structure métallique, qui est recouverte d'un treillis (dit treillis à poules), que l'on va habiller de milliers de fleurs de papier crépon.[10]
Le char est la plupart du temps fixé à un plancher qui est posé sur une voiture dont on a découpé le toit. Ce véhicule est dissimulé sous ce plancher.[11]
3. Les fleursComme nous venons de le dire, les fleurs habillent les sujets représentés sur les chars et permettent d'y intégrer l'engin motorisé.
Comme les fleurs naturelles, les fleurs de Florenville en papier crépon ne « vivent » pas longtemps ; une simple pluie peut les ternir, les décolorer, et même les détruire. Chacun des chars est donc remplacé d'année en année.
Pour réaliser une fleur, voici comment faire :
Les rouleaux de papier crépon sont tranchés en bandes de 10 cm de largeur. Ces bandes sont coupées en quatre. On crole (on décrêpe) un bord de la bande ce qui a pour but de créer les coroles de la fleur. Ensuite, on les tourne, on les replie en accordéon et on pince la « tige » avec un fil de fer.[12]
Cette fleur ainsi créée sera fixée sur le treillis à poules, accompagnée de nombreuses autres, pour permettre de recouvrir complètement le motif choisi et lui donner du volume.
Il faut environ 400 fleurs pour remplir un mètre carré de treillis. Et un char compte à lui seul une moyenne de 30.000 fleurs de papier crépon.[13]
4. Le Prince Carnaval[14] Dès les années '50, les défilés étaient clôturés par le char du Prince Carnaval, qu'on appelait alors « le Roi Carnaval ».Il se faisait remettre les clés de la ville au début de la manifestation.
Il est choisi par les membres de son groupe. Il est au centre des festivités durant tout le week-end. Le samedi, il se rend au home La Concille avec son groupe, au grand plaisir des résidents. Il représente Florenville lors d'autres défilés carnavalesques dans la province du Luxembourg.
5. La « Mascotte Dédé »L'idée d'une mascotte a germé lors d'une réunion du comité en septembre 2018.Quelques mois plus tard, elle a fait son apparition lors du défilé de 2019.
Elle a un rôle attractif, notamment pour les enfants qu'elle rencontre dans les écoles de la commune et le samedi du carnaval, lors du « bal des enfants ».Chaque année, elle ouvre le cortège.
Elle joue également un rôle publicitaire. C'est sa tête qui est affichée sur toutes les annonces, internet, Facebook, …On retrouve le logo qui la représente sur tous les éléments du carnaval (t-shirt, casquettes, gobelets, …).
Elle a aussi participé une œuvre caritative au profit d'enfants défavorisés.
6. Patrimoine de la FWBEn 2022, le traditionnel carnaval de Florenville a été reconnu comme chef-d'œuvre au « patrimoine oral et immatériel » de la Fédération Wallonie Bruxelles.[15]
C'est grâce à la tradition de ses chars fleuris de milliers de fleurs en papier crépon (dont on a pu retrouver la trace historique), mais aussi à la solidarité, la cohésion entre les participants, le partage et la transmission des savoir-faire que ce carnaval a obtenu cette reconnaissance à la grande joie du comité qui venait de fêter la 70ème édition.[16]
Merci à Jean-Marie Président du Comité Carnaval de 1993 à 2018, actuellement Président d'honneur, et à Olivier membre du Comité de l'ASBL Carnaval de Florenville.
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